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652. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Il ne met pas entre les choses et lui ce je ne sais quoi qu’on appelle le style, Horace Vernet voit et rend ce qu’il voit, il n’interprète pas. — Il y a un coffret dans son tableau de la Smalah ; ce coffret n’est pas une invention, il était réellement au Louvre. […] C’est ce qui fait qu’à cause de la vérité même de son rendu, on l’a appelé un trompe-l’œil, comme si ce n’était pas une rare qualité en peinture, la première dans un art d’imitation, que d’imiter ce qu’on a sous les yeux. » Vanité de la gloire et de la réputation, et non-seulement vanité, mais âcreté et amertume ! […] Si vous êtes Shakspeare, quelqu’un viendra qui vous appellera un sauvage ivre. […] Horace pense à sa famille, à ses petits-fils, à celui qu’en son langage de grand-père il appelle Rabadabla : il écrit jour par jour à Mme Vernet : « Encore un jour passé, écrit-il le 10 novembre, et nous n’avons remonté qu’un échelon de l’échelle que nous avons descendue si rapidement. […] En voici un encore, l’aimable Félix Mendelssohn, « le puissant et doux maître du piano » (comme l’appelait Gœthe), qui voyageant en Italie, et rencontrant à Rome Horace Vernet directeur à la Villa Médicis, va nous donner l’impression la plus fidèle et la mieux sentie de cette nature heureuse et de cette mouvante existence : « (Rome, 17 janvier 1831.)

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