Je me représente ne faisant plus rien, hors quelques pages de mes Mémoires, et appelant de toutes mes forces l’oubli, comme jadis j’ai appelé l’éclat. […] XXI Il agitait sa vie par des voyages courts comme ses résolutions ; il appelait ses courses à Genève et à Lausanne des exils éternels ; l’ennui qui l’avait expatrié le ramenait six semaines après à Paris. […] Il appelait la pitié sur cette noble ruine de la monarchie, mais il la livrait en même temps au sourire du siècle ; on voyait qu’il avait voulu écrire des pages de haute comédie parmi les pages tragiques de ses Mémoires. Le talent du peintre de mœurs abondait dans ces pages, mais la convenance et la piété manquaient ; nous souffrions profondément à ces lectures d’entendre ridiculiser le trône, la table et le foyer, par celui qui avait été appelé pour en relever la sainteté et la considération devant l’Europe. […] C’est moi, souvenez-vous-en bien, qui dois partir avant vous. » Et quelques jours plus tard : « Ne parlez jamais de ce que je deviendrais sans vous ; je n’ai pas fait assez de mal au ciel pour qu’il ne m’appelle pas avant vous.