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800. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Ils la vendent au roi, et si le roi la leur redonnait ils la lui vendraient encore. » Il faut voir dans le journal de Dodington, espèce de Figaro malhonnête, la façon ingénieuse et les jolies tournures de ce grand commerce. « Un jour de vote difficile, dit le docteur King, Walpole, passant dans la cour des requêtes, aperçut un membre du parti contraire : il le tira à part et lui dit : « Donnez-moi votre voix, voici un billet de banque de deux mille livres sterling. » Le membre lui fit cette réponse : « Sir Robert, vous avez dernièrement rendu service à quelques-uns de mes amis intimes, et la dernière fois que ma femme est venue à la cour, le roi l’a reçue très-gracieusement, ce qui certainement est arrivé par votre influence. […] On s’en aperçoit quand on regarde les sectes. […] V À regarder de loin la constitution anglaise, on ne se douterait guère de cette inclination publique ; à regarder de près la constitution, on l’aperçoit d’abord. […] Si vous assistez à une élection, la première chose que vous aperceviez, ce sont des tables pleines850. […] Une hauteur d’orgueil qui ne fut surpassée que par celle de son fils, une arrogance qui réduisait ses collègues à l’état de subalternes, un patriotisme romain qui réclamait pour l’Angleterre la tyrannie universelle, une ambition qui prodiguait l’argent et les hommes, communiquait à la nation sa rapacité et sa fougue, et n’apercevait de repos que dans les perspectives lointaines de la gloire éblouissante et de la puissance illimitée, une imagination qui transportait dans le Parlement la véhémence de la déclamation théâtrale, les éclats de l’inspiration saccadée, la témérité des images poétiques, voilà les sources de son éloquence : Hier encore l’Angleterre eût pu se tenir debout contre le monde ; aujourd’hui, « personne si pauvre qui lui rende hommage !

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