Il part des données les plus simples, il descend à notre niveau, il se met de plain-pied avec notre esprit ; il nous épargne la peine du plus léger effort ; puis il nous emmène, et partout sur la route il nous aplanit le chemin ; nous montons peu à peu sans nous apercevoir de la pente, et à la fin, nous nous trouvons sur la hauteur, après avoir marché aussi commodément qu’en plaine. […] Parler en public, c’est vulgariser les idées ; c’est tirer la vérité des hauteurs où elle habite avec quelques penseurs pour la faire descendre au milieu de la foule ; c’est la mettre au niveau des esprits communs qui, sans cette intervention, ne l’auraient jamais aperçue que de loin, et bien au-dessus d’eux. […] Le courant qui emporte les choses excite en lui, dès qu’il l’aperçoit, un courant qui emporte sa pensée. […] Par elles les événements épars se rassemblent en un événement unique ; elles les unissent parce qu’elles les produisent, et l’historien qui les recherche toutes ne peut manquer d’apercevoir ou de sentir l’unité qui est leur effet. […] Non, car, puisqu’elle a pour cause toute une situation et tout un caractère, il faut que j’aperçoive d’un seul coup et en abrégé tout le caractère et toute la situation qui l’ont produite.