M. de Balzac n’est ainsi devenu célèbre que depuis quatre années. […] » De la sorte, en trois années au plus, le vaste drapeau inscrit au nom de M. de Balzac s’est trouvé arboré de clocher en clocher, au midi et au nord, en deçà et au delà de cette Loire maternelle, de cette Touraine qui est son centre d’excursion et son lieu de retour favori. […] Comme les alchimistes, il a passé des années entières en tâtonnements, à travers la fumée et la cendre, les sédiments et les scories, avant d’arriver à la transmutation tant désirée : aussi, quelle joie bien légitime et quelle ivresse étourdissante le jour où il vit dans le creuset son mercure se fixer en or ! […] Enfin nous avons eu la satisfaction de dresser une filiation aussi complète qu’il nous a été possible, bien que nous y sentions encore beaucoup de lacunes : les Deux Hector, le Centenaire, 1821 ; le Vicaire des Ardennes, 1822, et, durant cette même année, Charles Pointel, l’Héritière de Birague, Jean-Louis, le Tartare ou le Retour de l’Exilé, Clotilde de Lusignan ; en 1823, la dernière Fée, Michel et Christine, l’Anonyme ; en 1824, Annette et le Criminel ; en 1825, Wann-Chlore ; en 1827, le Corrupteur ; cela ne nous mène pas loin du Dernier des Chouans et de 1829, moment où la vie littéraire de M. de Balzac se produit au grand jour. […] Jeune, il est venu à Paris, vers l’an 1783 ; il s’est fait présenter dans les meilleures sociétés, chez Mme d’Egmont, chez Helvétius, qui pourtant était mort depuis plusieurs années ; mais peu importe l’anachronisme.