Élevée pendant les années de la Révolution, dans un intérieur modeste et pauvre, près d’une église en ruine, en face d’un cimetière agreste où l’on allait jouer et prier, toute flamande dans ses croyances du berceau et ses crédulités charmantes, elle confondait dans un même amour domestique Dieu et son père, la Vierge et sa mère et ses sœurs. […] Et tout cela, avec les années, avec les douleurs et les coups acharnés du sort, n’était pas sans être traversé souvent dans son esprit de bien des doutes et de funestes ténèbres. […] Elle passa plusieurs années comme sous-maîtresse et plutôt encore comme amie dans le pensionnat de Mme Bascans, à Chaillot. […] Elle lisait aussi Pascal, dont les Pensées occupaient fort en ces années la critique littéraire. […] Ce qu’il faut dire à la décharge de sa mémoire, c’est qu’il avait de l’humanité ; que Mme Valmore n’avait jamais invoqué vainement en lui le compatriote et le pays ; qu’elle lui demandait chaque année des grâces pour étrennes, — des délivrances de prisonniers ; qu’elle avait une manière de les lui demander en glissant un mot de patois flamand (acoute’m un peo, écoutez-moi un peu !)