Aussitôt qu’il fut délivré de la milice, Gibbon obtint de son père de voyager pendant quelques années ; il vit Paris une première fois (janvier 1763), revit la Suisse et Lausanne, et consacra une année entière à visiter l’Italie. […] Faut-il croire que, durant ces années, Gibbon ne se contentait pas d’être amoureux de Fanny Lausanne, et qu’il ait songé encore à adresser ses hommages à quelque objet plus réel ? […] Au retour d’un voyage qu’il fit en Angleterre dans l’année 1788, pour la publication de ses derniers volumes, il retrouva son ami Deyverdun malade, sujet à des attaques d’apoplexie qui bientôt l’enlevèrent, et il fut longtemps à se réconcilier avec l’habitation charmante, veuve désormais de son ami. […] La Révolution française, dont les premiers événements jetèrent tant d’émigrés français au bord du lac de Genève, fut la grande préoccupation des dernières années de Gibbon. […] Macaulay ; elles sont tout à fait d’accord avec le sentiment qui animait Gibbon dons ses lettres datées du 15 décembre 1789, du 18 mai 1791, du 30 mai et du 1er août 1792, du 23 février et du 4 avril 1793, et dans presque toutes celles qu’il écrivit en ces années ; des circonstances analogues ramènent les mêmes sentiments.