Un corps vivant, plante ou animal, est une société d’organes ; or, chacun de ces organes est assez gros pour être saisi par nos sens, mesuré par nos instruments, détaillé par nos descriptions, figuré par nos dessins. […] À ce titre, quelles que soient les modifications secondaires que lui impose son passage d’un animal dans un animal différent, et, par suite, son adaptation à un usage nouveau, il reste au fond le même ; il n’est jamais transposé ; on le retrouve toujours à la même place, et il se fait reconnaître, à travers les élongations, les soudures, les appauvrissements, les changements de rôle et même les pertes d’emploi, que, déformé, transformé, atrophié, il a subis. […] Une pièce a donc la propriété de provoquer par sa présence la présence de tout un système de pièces ordonnées suivant un plan fixe, ce qui donne la grosse charpente de l’animal entier, et, en outre, elle a la propriété de déterminer par sa structure et sa fonction la structure et la fonction des autres pièces, ce qui donne la structure totale et l’ensemble des fonctions de l’animal complet. […] L’une de ces lignées, la plus ancienne de toutes, primitive, a établi le type le plus général, commun à tous les animaux de tout l’embranchement, l’articulé ou le vertébré. […] Soit un caractère transitoire ou permanent quelconque d’un objet quelconque, telle propriété d’un minéral, d’une plante ou d’un animal, telle réaction d’un corps chimique simple ou composé, telle pensée d’un individu pensant.