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740. (1909) Nos femmes de lettres pp. -238

Nul pire artifice que celui qui fausse, en la contraignant, la spontanéité originelle d’une nature ; car alors la volonté humaine joue le rôle du dresseur qui, par un entraînement méthodique, tend à susciter, chez un bel animal, une suite de réactions contraires à son instinct. […] Je n’accepterai pas, en mon humanité Animale, où l’esprit n’est point, ta magie noire ; Ton égoïste événement dans notre histoire, Je le repousse avec toute ma charité. […] Petit animal câlin, qui ne saura se soustraire au despotisme des caresses, elle a connu celles d’Antoine Ferlier, et c’est pour elle un joug dont rien ne la saurait libérer : « Écoutez, avoue-t-elle à Charlie, pendant des années, j’ai été sa pauvre, sa misérable esclave, le jouet de tous ses caprices, la complice de toutes ses fantaisies, la victime de ses cruautés presque inconscientes… Il avait cent maîtresses, me les montrait, me parlait des beautés de leur corps, les comparait aux miennes qu’il exaltait ou rabaissait selon son humeur. […] Affaissement de l’être moral, prédominance de l’instinct, pourrait-on ajouter, car la servitude amoureuse à ce degré ne se différencie guère du pur instinct animal que par les nuances d’expression qu’y surajoute le conteur.

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