/ 1173
414. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Seul le cerveau d’un enfant ou d’un sauvage a pu concevoir la grossière idée que le siècle est une sorte d’être vivant né à la façon d’un animal ou d’un homme ; qu’il parcourt toutes les phases de l’existence, enfance, jeunesse, âge mûr ; puis vieillit et dépérit peu à peu, pour mourir à l’expiration de la centième année, après avoir subi dans les derniers dix ans toutes les infirmités d´une pitoyable sénilité. […] Verlaine ressent une admiration sans bornes pour le roi Louis II de Bavière, ce malheureux dément dont la raison était complètement éteinte longtemps déjà avant sa mort, et chez lequel les plus hideux instincts d’immondes animaux de la plus basse espèce avaient seuls survécu à la destruction des fonctions humaines du cerveau. […] Il n’exprime pas une aperception déterminée, mais une émotion générale de l’animal. […] Les animaux inférieurs n’apprennent rien du monde extérieur, sinon que quelque chose change en lui, et peut-être aussi que ce changement est fort ou faible, brusque ou lent. […] Chez les animaux supérieurs, le protoplasma se différencie ; il s’y forme des nerfs, des ganglions, un cerveau, des organes des sens.

/ 1173