L’homme qui fait sa phrase, non point la phrase ambitieuse et oratoire, mais la phrase intelligible, est un homme qui ne s’abandonne pas à sa nature animale ou végétative, qui fait avant de parler, même à lui-même, un petit effort de réflexion, ou simplement de préhension de sa pensée : ce qui veut dire qu’il a l’habitude de se posséder, ou au moins de se ressaisir, qu’il n’échappe pas continuellement à lui-même, qu’il n’est pas l’homme d’une suite de « premiers mouvements » successifs, qu’il n’est pas un pur impulsif.