Et d’abord il dit porc et non cochon : Ailleurs, un bon gros porc anglais, face gourmande, Blanc et rose, et charmant pour l’école flamande, De son petit groin, noyé dans son gros cou, Flaire si la pâtée arrive vers son trou ; Tandis que dame truie, amorçant de caresse Ses petits yeux chinois clignotant dans leur graisse, Des plus doux grognements qu’amour ait inventés Rappelle ses gorets épars de tous côtés. […] Voici le portrait du taureau, du mezenc pur-sang, et qui rappelle les portraits d’animaux au livre III des Géorgiques ( optima torvæ forma bovis… ) : Portant haut, bien campé sur un jarret d’acier, Trapu, tout près de terre, encore un peu grossier ; Groupe longtemps étroite, et déjà suffisante ; Le rein large et suivi, l’encolure puissante, Le garrot s’évasant en un large plateau, L’épaule nette, — et forte à porter un château ; La poitrine, en sa cage, ample et si bien à l’aise Qu’il faudrait l’admirer dans une bête anglaise ; Sobre et fort, patient et dur, bon travailleur, À ce point qu’un salers à peine fût meilleur, Lent à croître, mais apte à la graisse à tout âge, Tel est le pur mezenc, taureau demi-sauvage ; Et tel voici Gaillard, roi de mes basses-cours, Sultan de mon troupeau, connu dans les concours, Lauréat de renom, vainqueur en deux batailles, Et qui n’est pas plus fier ayant eu deux médailles.