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834. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Fontaine »

, et La Fontaine, dès ce moment, se crut appelé à composer des odes : il en fit, dit-on, plusieurs, et de mauvaises ; mais un de ses parents, nommé Pintrel, et son camarade de collège, Maucroix, le détournèrent de ce genre et l’engagèrent à étudier les anciens. […] La Fontaine lisait beaucoup, non-seulement les modernes Italiens et Gaulois, mais les anciens, dans les textes ou en traduction : il s’en glorifie à tout propos : Térence est dans mes mains, je m’instruis dans Horace ; Homère et son rival sont mes dieux du Parnasse ; Je le dis aux rochers, etc… Je chéris l’Arioste et j’estime le Tasse ; Plein de Machiavel, entêté de Bocace, J’en parle si souvent qu’on en est étourdi ; J’en lis qui sont du nord et qui sont du midi. […] Dans une épître à Huet en faveur des anciens contre les modernes, et à l’honneur de Quintilien en particulier, il en revient à Platon, son thème favori, et déclare qu’on ne pourrait trouver entre les sages modernes un seul approchant de ce grand philosophe, tandis que La Grèce en fourmillait dans son moindre canton. […] D’ailleurs, en cette remarquable épître, il proteste contre l’imitation servile des anciens, et cherche à exposer de quelle nature est la sienne.

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