L’ancienne Académie française qui compta toujours un si grand nombre d’abbés, d’évêques, de cardinaux, la fleur du clergé séculier, n’aurait jamais songé à choisir un religieux proprement dit, un homme voué à la retraite, enchaîné par des vœux étroits, eut-il été un foudre d’éloquence. […] Mais il me semble s’être tout à fait mépris lorsqu’en finissant il nous a montré M. de Tocqueville « penché vers l’antiquité », relisant ses anciens auteurs, admirant non seulement Platon, mais Zénon, préférant même Lucain à ces poètes courtisans, Virgile et Horace. M. de Tocqueville, un pur penseur, n’était que peu versé dans les lettres anciennes et dans l’antiquité classique. […] Se reportant donc aux années des luttes parlementaires, l’ancien ministre s’est demandé comment il se faisait que M. de Tocqueville et lui, qui ne semblaient aujourd’hui, et dans ce raccourci de conciliation suprême, n’avoir jamais différé que sur des degrés et des nuances, avaient toujours été cependant en face l’un de l’autre et dans des camps opposés ; reprenant à son compte, exprimant à sa manière ce que M.