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760. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Un siècle détruit autant d’œuvres qu’il en apporte ; la guerre, les révolutions, l’incendie ont pris en pitié notre mémoire surchargée, et de temps en temps la soulagent avec une affreuse mais, en dernière analyse, peut-être bienfaisante cruauté. Il est vrai que des œuvres détruites survivent les reproductions : croyez-nous, si adroites qu’elles soient, si satisfaisantes qu’elles puissent devenir, il leur manquera toujours quelque chose, un inconnu qui échappe à l’analyse, un accent inappréciable et sans quoi tout est comme s’il n’était pas, un certain rien qui est tout. — À un autre point de vue, le Japon et la Chine nous ont laissé voir laquelle des facettes de l’unique diamant ils contemplent et nous avons admiré, et vous dites que nous nous sommes enrichis. […] Les corrosives analyses de la critique ont obéi à la même nécessité qui une à une descelle et pulvérise les pierres des basiliques.

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