Le marquis s’éloigna et alla rêver dans une autre ville aux liens d’un amour exempt de désirs grossiers et au-dessus du danger de si tristes réalités. Ce fut cet amour idéal qu’il peignit dans L’Astrée, durant sa retraite, se rappelant la période de son amour où il était borné aux rêves de l’espérance et du désir. Il sembla, comme on voit, que d’Urfé fût venu au monde pour reproduire les délices de l’amour platonique et dégoûter des grossièretés de l’amour physique. […] À peine le Ier volume de L’Astrée parut, qu’on y reconnut, dit Patru, une pastorale allégorique , un assemblage d’histoires des amours de d’Urfé avec Marguerite de Valois, avec Diane de Châteaumorand, et d’autres amours du temps. […] On devait se plaire à la peinture d’amours dégagés d’un érotisme grossier, accueillir même l’exagération des plaisirs attachés à des communications purement intellectuelles et morales.