Il en est pareillement de l’amour. […] Reste donc pour nous intéresser, pour exciter notre sympathie et nos larmes, l’amour jeune, c’est à-dire l’amour depuis la première adolescence jusqu’aux derniers ans de la virilité, depuis Chérubin jusqu’à Othello. Entre ces limites, l’intérêt le plus gracieux, celui des jeunes filles et des jeunes gens qui n’ont pas encore aimé, est surtout pour l’amour jeune, adolescent, plein de pudeur et de mystère, pour le premier et le plus frais amour ; l’admiration et la sympathie des âmes fortement remuées par les passions s’attachent de préférence à l’amour plus complet, plus sévère et aussi plus fatal, tel qu’il éclate souvent au milieu de la virilité ou même sur le déclin, résumant et consumant du dernier coup toutes les puissances de notre être. […] L’amour de Diderot pour mademoiselle Voland fut un de ces amours de l’été de la vie, profonds, mûris, irrémédiables, et qui ne demanderaient que des obstacles pour devenir orageux. […] On parla de l’amour paternel.