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329. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Récamier »

Elle faisait bien plus, elle désarmait les femmes, ces amies armées dont on a dit : qu’elles s’aiment avec un pistolet toujours chargé sur le cœur. […] Enfin, toujours, toujours, elle approchait la grâce si près de la vertu, que son ami Mathieu de Montmorency, qui était un saint, lui, ne cessait de lui répéter : « Ah ! […] Un joli détail que je trouve noyé dans ces Souvenirs, qui ne sont pas brillants s’ils sont limpides, et que je veux sauver, c’est qu’il lui fallait le masque du bal masqué pour bien causer, à cette Pudeur pour qui le masque était de l’ombre, tandis que son amie Madame de Staël, au contraire, étouffait là-dessous d’une apoplexie de génie ! […] Tout cela est horriblement ennuyeux… et très peu Récamier, de la Récamier qu’on rêve comme une poésie perdue, et qui cesse même d’être Récamier du tout, car, à moitié du volume, voilà que cela devient Jean-Jacques Ampère, — un autre ami de cette ribambelle d’amis que Madame Lenormant nous donne comme des prolongements de Madame Récamier. […] Mais des lettres comme celles de Sainte-Beuve à la Princesse ou comme celles de Madame Récamier à ses amis, et qui ne sont une bonne fortune ni pour elle, ni pour ses amis, ni pour nous, de pareilles lettres doivent rester lettres closes.

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