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479. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le cardinal de Bernis. (Fin.) » pp. 44-66

Mais Voltaire est tenté, à tout moment, d’envoyer à Bernis autre chose encore que des tragédies ; il veut lui envoyer ses contes, ses légèretés, Ce qui plaît aux dames : « Mais je n’ose », ajoute-t-il en se retenant à peine. […] Voltaire, un jour, a un peu trop ricané : il a écrit au cardinal-archevêque une lettre gaie et même bouffonne pour ses étrennes (22 décembre 1766) ; en lui envoyant à lire sa tragédie des Scythes, il ajoutait : Pour moi, chétif, je fais la guerre jusqu’au dernier moment : jansénistes, molinistes, Fréron, Pompignan, à droite, à gauche, et des prédicants, et J. […] Je n’ai point vu de magnificence surpasser la sienne… Et après maints détails où elle se complaît, et qui prouvent à quel point l’hôte splendide savait mêler à ses pompes et à ses largesses romaines cette qualité française, la précision, Mme de Genlis ajoute : « Le cardinal de Bernis donna à Mme la duchesse de Chartres de magnifiques conversations, c’est-à-dire des assemblées de deux ou trois mille personnes. […] [NdA] Un témoignage qu’il faut joindre à ceux du président Dupaty, de Mme de Genlis et de tous les voyageurs, au sujet de l’état que tenait à Rome le cardinal de Bernis, c’est le passage des Lettres écrites de Suisse, d’Italie, etc., en 1776, 1777 et 1778, et adressées à Mlle Phelipon par Roland, le futur ministre Girondin ; il est sous le charme comme tous les autres, et même il les surpasse encore par son expression presque enthousiaste ; il vient de parler des tables et des bonnes maisons de Rome, il ajoute : Mais il n’y a guère que la table du ministre de France qui donne l’idée des possibles.

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