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413. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LA FAYETTE » pp. 249-287

Mme de Sévigné, et Mme de La Fayette, plus jeune de six ou sept ans que son amie, ajoutèrent donc à un fonds excellent une culture parfaite. […] En juin 1672, quand un soir, la mort de M. de Longueville, celle du chevalier de Marsillac son petit-fils, et la blessure du prince de Marsillac son fils, quand toute cette grêle tomba sur lui, nous dit Mme de Sévigné, il fut admirable à la fois de douleur et de fermeté : « J’ai vu son cœur à découvert, ajoute-t-elle, en cette cruelle aventure ; il est au premier rang de ce que j’ai jamais vu de courage, de mérite, de tendresse et de raison. » A peu de distance de là, elle disait de lui encore qu’il était patriarche et sentait presque aussi bien qu’elle la tendresse maternelle. […] Bussy, qui, dans ses lettres à Mme de Sévigné, parle assez longuement de la Princesse de Clèves, ajoute avec cette incroyable fatuité qui gâtait tout : « Notre critique est de gens de qualité qui ont de l’esprit : celle qui est imprimée est plus exacte et plaisante en beaucoup d’endroits. » Pour venger Mme de La Fayette de quelques malignités de cet avantageux personnage, il suffit de citer de lui ce trait-là119. […] Les mots à la Despréaux qu’on a retenus d’elle sont nombreux : nous en avons cité beaucoup, auxquels il faut en ajouter encore ; par exemple : « Celui qui se met au-dessus des autres, quelque esprit « qu’il ait, se met au-dessous de son esprit. » Boileau, causant un jour avec d’Olivet, disait : « Savez-vous pourquoi les anciens ont si peu d’admirateurs ? […] Que peut-on ajouter de plus comme matière de réflexion et d’enseignement ?

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