À chaque époque il y a donc de nouvelles façons de penser possibles et nécessaires, et toutes ne sont pas épuisées, pas plus que les airs que la nature trouve à varier à l’infini dans le composé des physionomies et des visages. […] Sort-il du spectacle un jour de première représentation, il s’amuse à regarder passer le monde, les jolies femmes qui font les coquettes, les laides qui n’ont pas moins de prétention et qui trouvent moyen de faire concurrence aux jolies, les jeunes gens aussi, qui font les beaux ; il s’amuse à interpréter ce que signifient toutes ces mines qu’il voit à ces visages, ces grands airs et ces maintiens complaisants ; il leur fait tenir de petits discours intérieurs bien précieux, bien vaniteux, qu’il déduit par le menu : Ce petit discours que je fais tenir à nos jeunes gens, on le regardera, dit-il, comme une plaisanterie de ma part. […] Ce sont de petits airs qui rappellent la causerie et qu’on se donne en écrivant ; c’est une manière de se mettre exprès en négligé, parce qu’on sait que le déshabillé vous réussit. — Marianne est une pauvre et jolie jeune fille qui est sans doute de grande naissance, mais dont les parents et tout l’entourage ont péri dans un carrosse qui allait à Bordeaux et par une attaque de voleurs.