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11. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre II. Les bêtes »

Sa mine farouche et son poil terne lui donnent l’air d’un misanthrope ; il est digne de tout point de représenter le hobereau morose qu’il s’ennuie et vit chez soi. […] Il parle à l’aigle, comme ferait un homme de l’opposition, d’un air aigre, avec les sentences maussades et le ton trivial d’un plébéien opprimé. […] Ses petits yeux brillants sous ses paupières ridées font deviner qu’elle pourra jouer au lièvre quelque bon tour. — La belette est « demoiselle. » Elle a le nez pointu, un long corsage ; c’en est assez pour lui mériter son titre, et La Fontaine ajoute, pour plus de sûreté, « l’esprit scélérat. » — Qui a mieux connu le vol de l’hirondelle, caracolant, frisant l’air et les eaux, attentive à sa proie, happant mouches dans l’air ?  […] Aussi ont-ils le regard narquois, l’air joyeux et la démarche goguenarde qui convient au métier. […] Sa physionomie est assez sotte, et son air étonné ; aussi, pour en faire un personnage humain, il faudra lui donner la mine et les actions d’un novice.

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