J’avais plus d’une fois songé à faire entrer Volney dans ces études, où j’aime à passer en revue les hommes distingués qui appartiennent à la fois au siècle dernier et au commencement du nôtre : un travail d’un jeune et judicieux écrivain, Μ. […] On entrevoit ainsi dans son voyage quelque trace de ce qu’il fit personnellement ; mais, au rebours de ses devanciers et de ses successeurs qui aiment à se mettre en scène, Volney a pris, pour exposer ce qu’il a vu, une méthode d’auteur plutôt que de voyageur. […] Il n’aime pas ce qu’il montre et ne le fait point aimer. […] Elle n’ajoutera rien au courage de l’homme qui aime sa patrie et qui veut la servir ; mais elle fera rougir le perfide ou le lâche que le séjour de la Cour ou la pusillanimité auraient déjà pu corrompre. […] En ces entretiens dont on aimerait à saisir quelques échos, l’esprit fin, sévère, et le moins épris de la gloire des César, des Mahomet ou des Alexandre, jetait sans s’en douter les germes qui devaient si brillamment éclore au souffle de l’avenir dans une imagination héroïque et féconde.