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709. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre II. Les bêtes »

A présent un bouleau blanchâtre, à l’écorce mince et lisse, qui élève vers le ciel son tronc grêle et ses feuilles frissonnantes, est un être souffrant, délicat et triste que nous aimons et que nous plaignons. […] Nos yeux suivent complaisamment la ligne des collines qui découpent au hasard le bord du ciel ; nous jouissons de cette ondulation incertaine ; nous aimons le pêle-mêle des rondeurs qui diversifient la large campagne et la couleur changeante des nuages qui s’enfoncent et disparaissent à l’horizon. […] Il le disait avec l’accent et l’émotion de Virgile : Solitude où je sens une douceur secrète, Lieux que j’aimai toujours, ne pourrai-je jamais. […] Il faut aimer les bêtes pour y atteindre, et il les a aimées. […] Il fait un joli portrait de la chèvre, vive, capricieuse et vagabonde : « Elle aime à s’écarter dans les solitudes, à grimper sur les lieux escarpés, à se placer et même à dormir sur la pointe des rochers et sur le bord des précipices.

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