C’est un caractère de Rosny de n’être pas un camarade facile ni indulgent : il aime son maître, mais il aime peu ceux qui le servent en concurrence avec lui. […] Il n’admet guère qu’une manière d’aimer et de servir l’État et son maître, qui est la sienne. […] Il porte quelque avarice jusque dans l’affection et la faveur dont il est l’objet, et n’aime à la partager avec personne. […] C’est ce cortège tout chevaleresque et seigneurial que Henri IV, qui chassait par la plaine autour de Rosny, rencontra à l’entrée du bourg ; il y applaudit, il en sourit un peu ; il eut pour son brave serviteur, en l’embrassant, de bonnes et vives paroles, et de généreuses promesses qu’il sut tenir avec le temps : « Je n’aurai jamais bonne fortune ni augmentation de grandeur que vous n’y participiez. » Rosny, qui aimait le comptant, demandait quelques jours après le gouvernement de la ville de Mantes, que Henri lui refusait, de peur d’offenser les catholiques. […] Henri IV aimait à consulter Rosny dans les circonstances décisives, et il le faisait d’ordinaire en secret pour ne pas donner trop d’ombrage et de jalousie aux témoins.