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40. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Soulary. Sonnets humouristiques. »

Il y a quelque temps, le hasard, qui n’est pas toujours un imbécile, jeta dans nos mains un recueil de vers dont on a parlé bien sobrement, — l’auteur n’était pas de Paris, — et c’est ce recueil, très-inconnu en raison du peu qu’en ont dit les hospitaliers généreux de cette ville charmante, c’est ce recueil d’un luxe typographique qui est une poésie à lui seul que nous voulons signaler à l’attention de ceux-là qui aiment la poésie, et on ne peut l’aimer maintenant qu’avec désespoir. […] Joséphin Soulary l’aime certainement pour elle-même. […] Ainsi j’aime la femme, — ainsi j’aime la Muse ! […] Nous aimons mieux le vin que le verre, et nous trouvons le verre étroit. Il est éblouissant, il flambe, il étincelle, mais nous aimons mieux la liqueur sombre et tranquille, et quoiqu’elle fasse bien par sa sombreur même, dans ce transparent cristal irisé, dans cette coupe d’arc-en-ciel où le poète l’a emprisonnée, nous aimerions mieux la voir jaillir et se répandre dans une forme plus vaste et moins subtilement travaillée !

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