J’avois porté l’ennui d’aimer sans être aimé J’avois, sans recueillir, pour un autre semé ; J’avois souffert la mort qu’on sent pour une absence J’avois au désespoir fait longtemps résistance J’avois senti le mal qui vient d’être privé Du grand consentement dès qu’il est arrivé. […] Aussi remercie-t-il je ne sais quelle beauté des Amours diverses, d’être plus infidèle que Diane, plus cruelle qu’Hippolyte plus volage que Cléonice : Je vous suis donc, madame, obligé grandement Puisque, pour vous aimer, j’ai cet heureux tourment. […] Marchez donc sur ses pas ; aimez sa pureté, Et de son tour heureux imitez la clarté. […] Malherbe aimait autant l’idéal qu’il dédaignait les fictions. […] Combien j’aime, pour ma part, la fierté de ces vers, écrits sans doute dans un moment où Malherbe sentait qu’il n’était pas resté trop au-dessous de cet idéal, et où le réformateur ne désapprouvait pas le poëte !