Oreste et Hamlet, Antigone et Cordélia, Agamemnon, Œdipe, Macbeth, Othello, les personnages tragiques de tous les temps n’ont agi que par leur impulsion. […] Ils agissent moins qu’ils ne pérorent. […] Ces personnages expriment, pour la plupart, les motifs qui les font agir et leurs sentiments avec un grand appareil déclamatoire, et déploient tout l’art de la rhétorique. […] Ainsi, par exemple, le Tartuffe de Molière, ce faux dévot, véritable scélérat qu’il s’agit de démasquer, n’est nullement plaisant. […] Grâce à cette faculté de pouvoir prendre toutes les formes sans en avoir aucune, il devient éminemment propre à être l’expression mobile de l’esprit qui se manifeste et agit par le corps.