/ 1962
515. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

Jeudi 12 avril Nous partons, ce matin, pour le plus ennuyeux voyage d’affaires du monde, un rembaillement de fermes, qui est le fond de nos ennuis et de nos préoccupations depuis un an… Le lendemain à Chaumont, il faut attendre jusqu’à trois heures la voiture… Nous attendons sur un petit banc de bois d’où l’on voit la grande place de la ville, et l’Hôtel de ville, aux heures tombant avec un bruit de glas. […] On passe à une affaire d’outrage aux mœurs. […] — Une âme tendre… l’affaire Calas. — Eh ! mon Dieu, c’est l’affaire Peytel de Balzac. — Pour moi, c’est un saint ! […] Il est également permis de croire qu’en cette affaire, M. de Manteuffel obéissait un peu à son ressentiment contre le parti russe, qui ne lui pardonnait pas d’avoir empêché le roi de Prusse de prendre fait et cause pour son beau-frère, l’Empereur Nicolas. » Donc le fait avancé par mon frère et moi, dans notre Journal, est parfaitement vrai, sauf quelques petites erreurs de détail, provenant du récit, tel qu’il nous a été fait à cette époque.

/ 1962