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433. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand. (Berlin, 1846-1850.) » pp. 144-164

Dès l’avant-propos il est manifeste qu’on a affaire à un esprit élevé et ferme, qui a les plus nobles et les plus saines idées sur le genre qu’il traite. […] Quand il aborde les affaires de son temps, celles qu’il a dirigées et auxquelles il a coopéré, Frédéric garde le même ton, ou plutôt il en prend un encore plus simple que dans son histoire du Brandebourg. […] On reconnaît là un ressouvenir de Lucrèce en quelques-uns de ses plus beaux vers : « Usque adeo res humanas vis abdita quaedam… » Napoléon, entreprenant la campagne de 1812, écrivait à l’empereur Alexandre : « J’ai compris que le sort en était jeté, et que cette Providence invisible, dont je reconnais les droits et l’empire, avait décidé de cette affaire comme de tant d’autres. » C’est la même pensée ; mais il y a dans l’expression de Napoléon un éclair de plus, il y a comme un reflet mystérieux rapporté du Thabor, et que la pensée de Frédéric n’a jamais.

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