L’un des plus inattendus n’est-il pas de voir un philosophe qui ne s’était guère occupé que de psychologie et de métaphysique ; qui, s’il n’a pas eu d’idées en propre, un système construit à la façon de Hegel ou de Schelling, a du moins eu de belles parties de discussion, souvent de l’aperçu entre deux idées fausses et surtout un style, beaucoup trop admiré, il est vrai, car il n’est pas sincère, oublier, tout à coup, ce qu’il est et ce qu’il fut, abandonner la philosophie qui meurt plus par le fait de ses partisans que de ses adversaires, laisser là l’habituel sujet de ses méditations et se jeter obstinément dans les petits et obscurs détails de la biographie, et de quelle biographie encore ! […] Cousin, on se demande ce qu’on peut admirer en elle, et quelle gloire un écrivain croit se tailler dans le jupon de cette extravagante ! […] Cousin ne songe pas une minute à les admirer. Ce qu’il admire, ce n’est pas Anne d’Autriche, c’est Mme de Hautefort restant fidèle à ses amitiés, à ses illusions, à ses intrigues et à ses haines ; c’est Mme de Hautefort restant femme de chambre quand la reine Anne devient régente, la mère de Louis XIV, et que, l’esprit de la Royauté la soulevant d’elle-même, elle s’élève jusqu’au niveau des grandes vues et des grands hommes qu’elle avait longtemps méconnus !