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35. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IX : Insuffisance des documents géologiques »

— Il est admis par chacun que nos collections paléontologiques sont très incomplètes. […] Il faut bien admettre que des masses sédimentaires, considérables en étendue et en épaisseur, et en même temps d’une grande cohésion, peuvent seules résister à l’action incessamment destructive des flots, lors de leur première émersion et pendant les oscillations de niveau qui la suivent. […] Hopkins, développant son point de vue, ne peut croire qu’une couche de sédiment sensiblement horizontale et d’une certaine étendue soit aisément détruite ; mais j’ai moi-même admis que des formations puissantes, solides et d’une grande étendue, résistent aux causes de dénudation. […] Si l’on admet que des roches, telles que le gneiss, le micaschiste, le granit, la diorite, etc., ont nécessairement été recouvertes autrefois d’autres terrains, comment peut-on expliquer l’existence en diverses parties du monde de régions immenses où ces rochers se montrent à nu et affleurent le sol, à moins d’admettre qu’elles ont été postérieurement dénudées ? […] Je sais pourtant que deux paléontologistes, dont les opinions ont un grand poids, je veux parler de Bronn et de Woodward, ont admis en règle générale que la durée moyenne de chaque formation est deux ou trois fois aussi longue que la durée moyenne des formes spécifiques.

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