L’un est un être d’imagination et de sensibilité, l’autre un être de haut bon sens et de raison ; il résiste aux circonstances et les maîtrise, tandis que son frère malheureux en dépend et y succombe si la société refuse à sa mystérieuse destinée le crédit qu’il réclame et l’acte de foi qu’il exige. […] Tout en l’appliquant aux êtres et aux choses qui l’entouraient et qu’il notait minutieusement et nettement en leurs aspects les plus éphémères, il réservait sa perspicacité la plus délicate pour un personnage qui n’était autre que lui-même et dont il analysait, avec une clairvoyance très libre et très franche, les actes et les pensées. […] C’est par ce vers que débute le poème « Suite », qui fait « suite » à la fameuse « Réponse à un acte d’accusation », dans Les Contemplations (I.7 et I.8). […] Les traductions mentionnées par Régnier sont les suivantes : 1) Jean-François Ducis, Hamlet, tragédie en 5 actes imitée de l’anglois : traduction effectuée en 1769 pour des représentations à la Comédie Française, qui fut rééditée encore en 1873 ; 2) Alexandre Dumas et Paul Meurice, Hamlet, prince de Danemark, drame en 5 actes, en vers : traduction réalisée en 1847 pour des représentations au Théâtre historique. 3) La traduction de François-Victor Hugo a été publiée en 1859 ; elle prélude à une traduction complète des pièces de Shakespeare par le fils de Victor Hugo. 4) La dernière en date est celle de Marcel Schwob et Eugène Morand, publiée suite à une série de représentations au théâtre Sarah-Bernhardt en mai 1899 (avec Sarah Bernhardt dans le rôle de Hamlet).