Si un tel artifice était nécessaire, il faudrait (on l’a dit depuis longtemps) un second acte de conscience pour saisir le premier, un troisième pour saisir le second, et ainsi de suite à l’infini. […] Est-ce un acte nouveau et original de l’esprit, comme on le prétend d’ordinaire, ou n’est-ce qu’une combinaison de fonctions plus primitives, notamment de souvenirs et d’appétitions ? […] C’est tout ce complexus que nous prenons pour l’acte simple d’une pensée se réfléchissant sur elle-même, se représentant à elle-même comme objet. […] Concluons que la conscience n’est ni une faculté distincte ni un acte distinct ; elle est simplement un caractère commun, constant et immédiat des fonctions psychiques. […] Or, c’est ce pouvoir, encore une fois, qui caractérise l’acte d’appétition et d’intelligence, par opposition à un mouvement de pure machine.