En ce temps-là, tel écrivain entre à l’Académie pour une traduction médiocre d’un médiocre auteur classique et tel autre est loué d’avoir su enchâsser dans son œuvre une belle sentence de Sénèque ou quelque délicate expression de Virgile. […] En fait de langue et de littérature, l’Académie et Boileau légifèrent. […] De là cette naïve persévérance que l’Académie apporte dans cette tâche impossible : fixer la langue. […] Le passé de la veille se survit encore dans les débris de l’école précieuse, dans les réputations éclipsées qui peuplent l’Académie et jalousent les gloires les plus éclatantes ; et, frappant exemple de la façon dont l’avenir se relie au passé par-dessus le présent, ces groupes secondaires, comme des chaînons vivants, rattachent la fin du siècle à son commencement.