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247. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DISCOURS DE RÉCEPTION A L’ACADÉMIE FRANÇAISE, Prononcé le 27 février 1845, en venant prendre séance à la place de M. Casimir Delavigne. » pp. 169-192

DISCOURS DE RÉCEPTION A L’ACADÉMIE FRANÇAISE, Prononcé le 27 février 1845, en venant prendre séance à la place de M. […] Messieurs, C’est un grand moment dans la vie de tout homme de lettres que celui où il entre à l’Académie : c’en est un surtout bien imposant et tout à fait décisif pour l’écrivain dont les débuts étaient loin de se diriger vers un prix si glorieux et pouvaient même sembler s’en détourner quelquefois ; qui eût considéré, il y a peu de temps encore, ce but solennel comme peu accessible, et qui a eu besoin, pour y aspirer sérieusement, de l’indulgence de tous et de l’encourageante bienveillance de quelques-uns. […] Il composait en même temps son Épître à Messieurs de l’Académie française sur l’étude, pour ce brillant concours de 1817 d’où sortirent tant de jeunes noms. […] Je vois devant moi les hommes qui, à des degrés divers, ont donné à la scène française son éclat et ses nuances de nouveauté depuis plus de vingt ans ; ce n’est pas devant ces juges du camp, qui ont pratiqué l’arène, ce n’est pas devant le grand poëte qui me fait l’honneur de me recevoir en ce moment au nom de l’Académie, glorieux champion dans bien des genres, et lui-même l’un des maîtres du combat, que je viendrais étaler et mettre aux prises des théories contradictoirement discutables, tour à tour spécieuses, mais qui n’ont jamais de meilleure solution ni de plus triomphante clôture que ce vieux mot d’un vainqueur parlant à la foule assemblée : Allons de ce pas au Capitole remercier les Dieux !  […] Vous-mêmes enfin, Messieurs, Académie française, vous alliez l’accueillir en votre sein.

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