Mais la poésie absolue telle que je la conçois ici est rare : pour un Verlaine, que de Leconte de Lisle et de Heredia qui contrediraient cette théorie, puisque leur poésie n’est que de l’art. […] George Sand a cherché toute sa vie, sans la trouver, la réalité de sa chair et ce repos momentanément absolu de sa sensibilité détendue. […] On dirait qu’elle ne peut pas trouver ce repos spontanément absolu de sa sensibilité détendue, ou du moins que le rythme de ses vers seul le lui peut donner. […] C’est la justification de la formule de Nietzsche : « Le non-vrai comme condition de vie. » L’œuvre poétique d’Hélène Picard nous montre une jeune femme, belle et sensuelle, cultivant avec ténacité le mensonge d’un amour aussi absolu que celui de Dante pour Béatrix, malgré la certitude que cet amour ne sera jamais ni partagé, ni réalisé sensuellement. […] L’amour, elle sait que c’est l’absolu : elle l’associe à l’idée de gloire et d’immortalité, elle s’échappe du temps et bat de l’aile vers l’infini.