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315. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le cardinal de Richelieu. Ses Lettres, instructions et papiers d’État. Publiés dans la Collection des documents historiques, par M. Avenel. — Premier volume, 1853. — I. » pp. 224-245

Malgré un tel témoignage, si bien justifié à la lecture, Voltaire s’obstina à ne voir dans ce même Testament politique qu’un recueil d’inepties ou de lieux communs. […] Voltaire continua de triompher en apparence, et de jeter au moins du trouble dans l’esprit des lecteurs les moins ordinaires. Loin de considérer ce mémorable traité, et les maximes d’État qu’il renferme, comme des émanations de l’âme austère et sérieuse et du génie le plus recueilli du cardinal, ceux mêmes qui le lui attribuaient y voyaient plutôt de la défaillance, et le grand Frédéric, si digne de l’apprécier, écrivait, par complaisance pour Voltaire : L’esprit le plus profond s’éclipse : Richelieu fit son Testament, Et Newton son Apocalypse. […] C’est lui qui a écrit, à la dernière page de son Testament politique : « Beaucoup se sauveraient comme personnes privées, qui se damnent en effet comme personnes publiques. » Permis à Voltaire de rire de ces maximes et d’y voir la trace d’un petit esprit !

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