Je parlais l’autre jour de Voltaire, parlons un peu de Béranger ; rien de plus naturel. Mais pourquoi ne traiterions-nous pas aussi en tout Béranger comme Voltaire, c’est-à-dire sans le surfaire cette fois, sans le flatter, et en le voyant tel qu’il est, tel que nous croyons le connaître ? […] Mais Béranger, ne l’oublions pas, est de la race gauloise, et la race gauloise, même à ses instants les plus poétiques, manque de réserve et de chasteté : voyez Voltaire, Molière, La Fontaine, et Rabelais et Villon, les aïeux. […] Au lieu de se dire des injures, comme du temps de Voltaire et de Rousseau, on se visite, on se consulte, on est aux petits soins l’un pour l’autre. […] Béranger est arrivé, en définitive, je le crois, à la même conclusion que Voltaire, que Rabelais, que Cervantes, qu’il y a dans le monde plus de fous que de sages, plus de fous, dit-il, que de méchants.