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247. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Huet, évêque d’Avranches, par M. Christian Bartholmèss. (1850.) » pp. 163-186

Aussi de quoi s’avisait-il d’aller en écrire la plupart en latin, lui qui, né en 1630, ne mourut qu’en 1721, c’est-à-dire qui était à peine l’aîné de Boileau et de Racine, et qui leur survécut assez pour voir les premières fredaines de Voltaire ? Bien des lecteurs ne connaissent aujourd’hui le docte Huet que par les vers badins de Voltaire même : Vous demandez, madame Amanche, Pourquoi nos dévots paysans, Les Cordeliers à la grand’manche, Et nos curés catéchisants, Aiment à boire le dimanche ? […] Il ne lui manque, pour faire le lien des deux époques, de la Renaissance et des temps modernes, pour donner la main, d’une part à Politien, et de l’autre à Voltaire, que d’avoir en son humeur tempérée cette ouverture, cette disposition accueillante aux idées nouvelles qu’eut, pour sa part, le sage et discret Fontenelle. […] Quand on vient de lire le traité de Huet sur la Faiblesse de l’esprit humain, il semble qu’on n’ait qu’à tourner le feuillet pour lire la pièce de Voltaire sur les Systèmes, ou son admirable lettre à M.  […] Voltaire a justement remarqué que ce traité posthume de Huet sur la Faiblesse de l’esprit humain semble contredire et démentir sa Démonstration évangélique ; mais Huet n’était point de ces esprits qui vont en tout à l’extrême, et qui poussent les choses à leurs dernières limites.

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