Depuis Villon jusqu’à Molière, jusqu’à Voltaire et Beaumarchais, les Parisiens ne parlent point ainsi. […] Flourens, a rendu à Descartes le même service que Voltaire a rendu à Newton : il a contribué à le populariser et à le séculariser, à le répandre dans les cercles et les salons. […] L’action de Voltaire put bien être pour quelque chose dans ce correctif qui s’introduisit peu à peu dans la manière de Fontenelle. Grimm a très bien remarqué que Voltaire avait toutes les qualités de goût opposées précisément aux défauts de Fontenelle, le naturel, la vivacité, la saillie franche et prompte, le jet de source. Fontenelle, avec La Motte, était sur le point de prendre le sceptre sous la Régence, et de donner le ton à la littérature, quand Voltaire parut à point nommé pour neutraliser dans le public l’effet de cette influence au moins équivoque, et, tout jeune qu’il était, il avertit insensiblement par son exemple l’académicien raffiné et réfléchi, que le moment était venu d’être plus simple.