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778. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Il ne nous restait donc que la ressource d’être les échos de tous les rhéteurs qui se récrient confusément sur les beautés éloquentes de Lucain, quand il plaint le renversement de Rome ; et qui lui reprochent ton enflure, quand il admire le vainqueur et sa fortune. […] On admire l’Énéide parce qu’on y voit commencer Rome et Carthage ; et que l’enfance de ces fameuses rivales, nées pour se disputer l’empire de la terre et des mers, porte en elle une auguste empreinte de leur destinée future. […] « Rome sut opposer, craignant leur barbarie, « La croix à l’alcoran, le zèle à leur furie. […] Les amours d’Énée et de Didon ne pourraient être retranchées de l’Énéide, sans préjudice pour la fable, à laquelle l’auteur a su les identifier, en les liant au principe des haines de Rome, dont il raconte l’origine, et de Carthage, son ancienne ennemie. […] Hâtez-vous de mourir, et d’un humble bûcher descendez parmi nous avec les grandes âmes, en foulant aux pieds la fortune et l’orgueil de tous ces demi-dieux de Rome.

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