Je revenais, par un ciel de printemps, de Rome à Florence ; j’avais passé la nuit dans la ville pastorale de Terni, ville répandue au milieu des eaux et des arbres dans la vallée sonore, assourdie des cascades et rafraîchie de l’écume du Vellino. […] Le courrier me connaissait parce que j’avais signé souvent son passeport pour les villes d’Italie ; il me dit que ses voyageuses s’appelaient madame Gay et mademoiselle Delphine Gay, sa fille ; que ces dames avaient regretté de ne pas me rencontrer à Florence ; qu’elles avaient des lettres de recommandation pour moi, et qu’elles espéraient me rencontrer à Rome ; puis, montant aussitôt sur son cheval tout sellé à la porte de l’auberge, il galopa sur la route des Cascades pour aller prévenir les deux Françaises que j’étais à Terni, et que j’allais bientôt les rejoindre à la chute du Vellino. […] ……………………………………………………………………………………………………… XII Nous revînmes ensemble à Terni ; nous nous y séparâmes le soir, elle pour aller à Rome, moi pour retourner à Florence. […] Ce torrent qu’à ses pieds l’Apennin voit descendre, Et que Rome adora dans ses temps fabuleux, Semble, dans son cours orgueilleux, Des empires détruits rouler toujours la cendre. […] Rome, qui me connaît, a peur de son amour… J’ai hâte de le voir… Oh !