À Paris et dans les salons on le faisait valoir à l’excès, par opposition à son collègue : « Les troupes, disait-on, ont en lui une entière confiance, parce qu’elles sont assurées qu’il paye de sa personne, et que le courage est ce qui les frappe le plus. » Louis XV qui, pendant ces mois-là, se comparait à l’oiseau sur la branche et qui désirait, disait-il, vieillir, ne pouvait s’empêcher de tenir le maréchal de Noailles au courant de ces méchants propos : « J’ai promis de vous tout dire, vous voyez que je tiens parole. Vous connaissez Paris ; l’on n’y est pas content de vous ; l’on y dit encore du bien du maréchal de Coigny, mais, vraisemblablement, cela ne durera pas longtemps. » (27 septembre 1743.) […] Il faut peut-être en donner une dernière preuve : un jour, il s’était fait mal à la chasse, il s’était forcé quelque fibre dans le cou, et l’on avait exagéré à Paris ce très léger accident. […] On y a tous les bruits de Paris et l’on voit tout ce qu’on y disait du maréchal. […] Cette dernière affaire notamment, cette belle occasion manquée en Alsace et la fâcheuse impression qu’on en reçut à Paris, sont bien senties et rendues. — Un contrôle d’un tout autre ordre et qui se rapporte à l’histoire la plus sévère, à la science même, nous est fourni par la Relation de la Guerre de Succession, que le général Jomini a ajoutée à celle de la Guerre de Sept ans, dans la 4e édition de son Traité des grandes Opérations militaires.