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476. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

Dans les comédies de Molière, les personnages sont le moins possible de leur temps, ou du moins ils ne le sont que dans la mesure nécessaire ; c’est l’homme que peint Molière plutôt que tel ou tel homme. […] Corneille, Racine et Molière servent de conscience, soyons-en sûrs, à ceux-là mêmes qu’enivre la popularité, et que semble aveugler le contentement de soi-même. […] Tous les jours il peut nous arriver d’assister à des comédies plus spirituelles ou plus amusantes que les comédies de Molière, à des drames plus intéressants ou plus poignants que les tragédies de Corneille et de Racine. […] Un ouvrage spécial sur les traditions conservées à la Comédie-Française serait d’un très grand intérêt ; mais il ne pourrait être entrepris que par quelque esprit attentif, appartenant depuis longtemps à la maison de Molière. […] Dans la comédie de Molière, pour prendre un exemple, l’argent ne s’est pas encore incarné dans un personnage spécial ; mais au xviiie  siècle nous voyons se dessiner l’image du financier.

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