Dans les comédies de Molière, les personnages sont le moins possible de leur temps, ou du moins ils ne le sont que dans la mesure nécessaire ; c’est l’homme que peint Molière plutôt que tel ou tel homme. […] Corneille, Racine et Molière servent de conscience, soyons-en sûrs, à ceux-là mêmes qu’enivre la popularité, et que semble aveugler le contentement de soi-même. […] Tous les jours il peut nous arriver d’assister à des comédies plus spirituelles ou plus amusantes que les comédies de Molière, à des drames plus intéressants ou plus poignants que les tragédies de Corneille et de Racine. […] Un ouvrage spécial sur les traditions conservées à la Comédie-Française serait d’un très grand intérêt ; mais il ne pourrait être entrepris que par quelque esprit attentif, appartenant depuis longtemps à la maison de Molière. […] Dans la comédie de Molière, pour prendre un exemple, l’argent ne s’est pas encore incarné dans un personnage spécial ; mais au xviiie siècle nous voyons se dessiner l’image du financier.