A l’âge de neuf ans, Parny fut envoyé en France et placé au collége de Rennes ; il y fit ses études avec Ginguené, lequel plus tard a publiqement payé sa dette à ses souvenirs par une agréable épître de 1790, et par son zèle à défendre la Guerre des Dieux dans la Décade. […] De retour en France après ces trois ou quatre années, comme il les appelle, d’inconstance et d’erreurs, on le voit, en 1777, publier ou laisser courir son Épître aux Insurgents de Boston, qui rend à merveille les engouements républicains de cette galante jeunesse. […] On raconte qu’il avait composé un poëme sur les Amours des Reines de France, et qu’il le brûla par délicatesse à l’époque où ce poëme aurait pu, en tombant entre des mains parricides, devenir une arme d’infamie contre d’illustres victimes. […] J’incline tout à fait pour cette dernière supposition, et je crois que ce voyage obligé de Parny, qui amena la rupture, fut tout simplement son retour en France en 1775 ou 1776. […] Ce qui est certain, c’est que dans une lettre à Bertin, datée de Bourbon janvier 1775, il parle de son retour comme prochain ; et de plus une lettre de Bertin à lui (en supposant la date exacte) nous le montre revenu en France et plus que revenu en juin 1776, pleinement rendu aux plaisirs de la confrérie, et n’ayant pas du tout l’air d’un amant désolé.