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427. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.). Guerre des Barbets. — Horreurs. — Iniquités. — Impuissance. »

Le prétexte de l’intervention française, outre l’intérêt général de la religion, était, que les réformés du midi de la France, pressés par les Édits, désertaient et trouvaient un asile tout proche chez leurs frères dans les vallées du Piémont. […] Toutes les fois qu’on était sage à Turin, on s’abstenait de toute propagande de ce côté, et l’on se disait ce que Mazarin disait aussi des Protestants de France en son temps : « Le petit troupeau broute de la mauvaise herbe, mais il est tranquille. ». […] Alors les ambassadeurs représentèrent avec énergie l’impossibilité où ils étaient de leur porter secours autrement que par des négociations : « Vos vallées sont enclavées dans les États de vos ennemis ; tous les passages sont gardés ; aucune nation n’est en mesure de faire la guerre à la France dans votre seul intérêt ; nulle armée ne pourrait même pénétrer jusqu’ici, et vous seuls, enfin, vous avez à peine trois mille combattants. […] C’était une guerre toute politique en effet ; il y avait dans le duc de Savoie un ancien et un futur allié, celui qui devait donner en définitive la duchesse de Bourgogne à la France ; il semble qu’il ne convenait pas de le pousser trop à bout, de l’écraser ni de l’exterminer, quand même on l’aurait pu, mais qu’il suffisait de lui infliger, selon son propre mot, quelques corrections : et les deux victoires de Catinat en furent de sévères et d’éclatantes. […] Quelques-uns se demandaient déjà après cette première victoire signalée : « Pourquoi ne pas le faire maréchal de France ? 

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