Nous venons de dire que le sens du moyen-âge était déjà perdu depuis longtemps ; il n’avait pas survécu en France au xvie siècle ; l’invasion grecque et romaine de la Renaissance l’avait étouffé. Toutefois, en attendant que cette grande et longue décadence du moyen-âge fût menée à terme, ce qui n’arriva qu’à la fin du xviiie siècle, en attendant que l’ère véritablement moderne commençât pour la société et pour l’art en particulier, la France, à peine reposée des agitations de la Ligue et de la Fronde, se créait lentement une littérature, une poésie, tardive sans doute et quelque peu artificielle, mais d’un mélange habilement fondu, originale dans son imitation, et belle encore au déclin de la société dont elle décorait la ruine. […] « Je me souviens, écrit Boileau à M. de Maucroix, que M. de La Fontaine m’a dit plus d’une fois que les deux vers de mes ouvrages qu’il estimait davantage, c’étaient ceux où je loue le roi d’avoir établi la manufacture des points de France à la place des points de Venise.