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12. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Gratry »

… Et vous lui ôtez si bien l’être qu’alors vous dites : Il n’y a pas de Dieu ! […] Nous sommes supérieurs à ce Dieu détruit, d’une supériorité incomparable, puisque nous connaissons, voulons, aimons. […] Historique par le but, comme on vient de voir, le traité de la Connaissance de Dieu est historique aussi par sa méthode. […] Les idées d’infini, de perfection, sont les premières que la raison nous montre lorsqu’elle s’éveille, ce qui veut dire que la raison nous pousse à Dieu d’abord ! » Or, comme dans toute théodicée il n’y a jamais qu’une démonstration, la démonstration de l’existence de Dieu, faite par autant de voies que l’esprit peut en inventer, et impliquant, quand elle est bien faite, non seulement la science de Dieu, mais la science de l’homme s’élevant à Dieu et le rencontrant à l’extrémité de tous les rayons de sa vie, il est évident que le moyen d’appréhender cette vérité première, de s’élever à Dieu, de l’approcher de nous, de nous le démontrer enfin, est toute l’originalité ou toute la vulgarité, toute la force ou toute la faiblesse du traité qui, en ce moment, nous occupe.

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