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846. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Mais, puisqu’il n’y a pas de syllogisme fût-il d’Aristote ou de saint Thomas en personne — dont le pouvoir démonstratif égaie celui d’un bon exemple, bien choisi, bien particulier, bien développé, je suis heureux que deux ou trois publications récentes me procurent aujourd’hui l’occasion d’en étudier l’un des plus instructifs qu’il y ait dans l’histoire entière de notre littérature. […] Cependant, à deux pas du Louvre, dans sa belle chambre tendue de bleu, celle que l’on appellera bientôt l’incomparable Arthénice s’étudie à régler par les mêmes leçons la conversation et les mœurs. […] Il eût peut-être appris à traiter l’ode de cette manière s’il eût mieux lu, étudié, compris la langue et le ton de Pindare qu’il méprisait beaucoup, au lieu de chercher à le connaître un peu. » Mais Chénier n’a pas vu que ce que Malherbe « méprisait » dans Pindare, c’était justement cette manière de s’échapper de son sujet, d’entraîner, d’emporter avec lui son auditoire à sa suite, et de lui imposer sa manière de sentir. […] Pour achever donc de déterminer le caractère original et personnel de la philosophie de Bossuet, c’est au cœur du christianisme qu’il faut l’aller étudier ; c’est dans la nature aussi du génie de Bossuet ; et c’est enfin ou peut-être surtout dans les circonstances qui l’ont obligé lui-même à se la définir. […] Mais s’il y en a de plus générales que les autres — et de plus historiques, pour ainsi parler, qui se tirent de la nécessité de montrer dans l’histoire de la littérature une suite, un mouvement, une évolution qu’on n’y a pas assez étudiés, — je ne veux pas attendre davantage à les signaler.

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